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2017 - paysage, opale

Vivre le singulier d’une présence suppose-t-il nécessairement d’accentuer les contrastes, de renforcer les convulsions ? N’est-ce pas là reconnaître qu’une présence ne pourrait se vivre que par son franchissement, quand se produisent des irruptions ou des effractions, mais non pas en se donnant simplement comme elle est ?

 

Dessiner par des effacements montre une chose singulière, en particulier dans une époque comme la nôtre, qui paraît souvent se complaire au vacarme et au clinquant : un dévoilement de l’intensité d’une présence au moyen d’une extrême discrétion, d’une extrême douceur.

 

Les effacements désenlisent la présence en la gardant indécise. Ils ménagent ainsi une obliquité d’accès qui la préserve de la brutalité ou de l’agressivité du face-à-face trop immédiat. La douceur de l’estompe déploie alors un fini infiniment fini et diffus. « Doux » ne signifie donc pas moins intense, mais le contraire : l’indéfiniment expansif parce que n’ayant pas à forcer.

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