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2016 - acer griseum

Le fait est que, pour le moment, tu es resté fidèle au découpage et au collage. Pourquoi ? S’agit-il de démembrer, de disséquer, puis de fixer et de figer ? Une façon pour toi d’être « comme maître et possesseur de la nature » ?

 

Non.

 

Découper, coller : pluraliser la multiplicité des entreliens. Découper, coller : élargir les relations, livrer des passages entre les fragments, les mettre en contact, en faire apparaître les rencontres singulières, voir à quel point les éléments mis à jour ne prennent tout leur sens que dans le tout de leurs multiples et diverses liaisons. Tenter des rapports que tes yeux aveugles ne voient pas – ou en tout cas pas d’emblée et pas immédiatement. Relier, renouer. Comme si embrasser les fragments faisait retrouver alors une présence au monde et à la nature plus juste, plus sereine, en multipliant les circulations d’abord les plus inattendues.

Il y a aussi le fait que découper et coller interdisent que tu puisses anticiper ou planifier mentalement le dessin qui vient. C’est une bonne chose en soi, mais également pour toi dont l’imagination est faible.

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