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2017 - nuances de sol : le sang des terres

Se courber.

 

Vers les matières et les lumières, les senteurs et les lenteurs – du Sud (l’Éthiopie, la Grèce) et du Nord (John Constable, J. M. W. Turner), de l’Amazonie (Frans Krajcberg, Susana Mejia) et de l’Asie (la Chine, le Japon).

 

Accrochée à un mur, une série de quinze dessins intitulée Nuances de sol : le sang des terres :

 

1/ Douze dessins sont des lavis de couleurs naturelles (cafés d’Éthiopie, chicorées du Nord, thés noirs de Chine, thés verts du Japon) appliquées sur de la cendre de bois qui a été préalablement fixée sur du papier. 

 

2/ Les trois derniers dessins sont composés uniquement de cendre de bois fixée sur du papier.

 

Ces dessins essaient de montrer la diversité mais aussi l’unité qui existent entre les différents genres de sol. D’où le recours, avec la cendre de bois, à une même base commune. Ils veulent également montrer l’unité et la diversité qui existent à l’intérieur d’un même genre de sol. D’où le fait que, pour chaque nuance de sol, trois dessins différents sont proposés.

 

Disposer au mur des fragments de sol, est-ce les transformer en des sortes de trophées de chasse, l’homme manifestant ainsi à quel point il est réellement devenu, et sans partage, « comme maître et possesseur de la nature » ?

 

Pas nécessairement.

 

Le jeu entre l’horizontalité de chaque dessin et la verticalité de la composition d’ensemble permet un autre regard, plus paradoxal, plus ajusté également, par une élévation de notre égard géologique. 

 

Mais ces dessins suggèrent aussi certainement une inquiétude, avec les trois dessins composés uniquement de cendre de bois qui figurent au bas de l’ensemble. Ils invitent à un questionnement : que font les hommes à leurs terres ? Et que faire, à l’époque de l’Anthropocène, face à l’accélération de l’érosion et de l’épuisement des sols ?

Une incertitude, par conséquent.

 

Une incertitude que traduit l’ambivalence de la cendre : la cendre comme le reste ou le résidu d’une destruction (combustion, incinération, pyrolyse) ; la cendre comme un engrais et un agent d’amendement pour les sols.

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