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2017 - nocturnes : dessiner dans le noir

La nuit, notre sentir et notre pensée se découvrent de nouvelles possibilités, de nouvelles capacités. Désenlisant les présences, ne les figeant plus dans leur assignation, les nuits transforment en effet notre sentir et notre pensée en des sortes de « voies » pouvant accueillir de manière diffuse et estompée tout ce qui afflue de l’espace. Le sentir et la pensée se font évasifs, disponibles. Déprécisées, les présences se font plus denses, aiguisant du reste de la sorte aussi bien nos possibles tourments que nos possibles quiétudes.

 

Tes dessins, non pas « sur la nuit » mais « à même la nuit », cherchent à montrer ces reconfigurations sensorielles et cognitives que les nuits opèrent sur nous, en particulier à travers la fragmentation puis le réagencement de l’espace à partir de papiers peints à l’encre de Chine préalablement découpés puis réassemblés. Comme lorsque nous avançons à tâtons dans l’obscurité en nous aidant des mains, le protocole suppose de dessiner sans pouvoir anticiper le dessin qui en résultera : il implique de dessiner à tâtons, sans voir, en sollicitant le sens du contact lors du réagencement des éléments qui ont été découpés.

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